CAPITAINE GAUVENET (1882-1917) « Mort pour la France »
Fils d’un gendarme de la compagnie de la Côte-d’Or, Auguste Georges Gauvenet naît à la brigade d’Is-sur-Tille le 4 mai 1882.
Reçu à l’École spéciale militaire (ESM) dans la promotion De la Tour d’Auvergne, il en sort 87è sur 324 élèves en 1905 et opte pour l’infanterie. Il sert au 29è régiment et y gagne ses galons de lieutenant. En 1909, il passe dans le régiment à pied de la garde républicaine et intègre la 11è compagnie du 3è bataillon. L’année suivante, il prend le commandement de l’arrondissement de Tonnerre (Yonne) et dirige le service de ses huit brigades. Responsable d’une arrestation dangereuse, il est cité à l’ordre de la 5è légion le 1er février 1914.
Détaché, en vertu du journal de mobilisation de sa compagnie, à la tête de la prévôté de la 11è division d’infanterie, il participe, à la suite du XXe corps d’armée, aux batailles de Morhange et du Grand Couronné en août 1914, puis à celles de Picardie, de la Somme et de l’Yser à l’automne suivant. En 1915, il est en Artois puis en Champagne et en Lorraine. Il sert à son poste dans les effroyables affrontements de Verdun et de la Somme en 1916. Le 2 septembre, il reçoit la croix de guerre pour avoir « assuré, durant toutes les attaques de la division, dans des conditions particulièrement difficiles, le service de la police du champ de bataille et le contrôle du service de circulation dans des zones violemment bombardées » et « donné toujours entière satisfaction au commandement en accomplissant avec sang-froid, courage et dévouement les missions qui lui ont été confiées ».
Nommé capitaine le 31 décembre 1916, il sert de nouveau en Lorraine, puis dans l’Aisne. C’est là, près de Craonne, en pleine offensive du Chemin des Dames, qu’il est frappé à la colonne vertébrale par un éclat d’obus le 11 mai 1917.
Décédé à Moussy-Verneuil à l’âge de trente-cinq ans, il est cité le 22 mai à l’ordre du corps d’armée : « Officier de gendarmerie modeste et consciencieux, d’une haute valeur morale et d’un grand coeur, a été pour tous les gendarmes de sa prévôté, par sa bravoure personnelle, son zèle et son esprit du devoir, un exemple vivant au cours des opérations d’avril-mai 1917. Frappé mortellement au milieu de ses gendarmes à son poste de combat. »
Aux lendemains de la victoire pour laquelle il a laissé sa vie, il est fait chevalier de la Légion d’honneur, le 31 mars 1920. (source : gendarmerie nationale)